Rêve et Réalité

 

Rêve positif et rêve négatif

Faire de ses rêves une réalité, tel est, par exemple, le sens du célèbre «I had a dream» [«J’ai fait un rêve»] du pasteur Martin Luther King. La notion de rêve est alors positive.

Mais l’on dit aussi: «{Il ne} faut pas rêver!». Ou bien: «Cesse{z} de rêver!». En ce cas, le monde des rêves est compris comme un monde illusoire, dont il convient de sortir au plus tôt, pour enfin entrer dans la réalité.


Rêvé éveillé et rêve endormi

Il y a les rêves en étant éveillé et les rêves en étant endormi. Les rêves à l’état de veille sont sous la maîtrise de la pensée consciente, alors que les rêves à l’état de sommeil sont sous l’influence des désirs inconscients.


Rôle de la force sexuelle

La force sexuelle générée par le corps sert aussi à la formation des rêves. C’est pour cela que, de façon évidente, en tant qu’effet secondaire de cette activité de la force sexuelle, quelle que soit la nature des rêves, se produit souvent pour les hommes, une érection pendant les rêves. C’est un peu comme si, dans une voiture, vous actionnez le starter[1], cela a pour effet d’actionner aussi l’accélérateur, auquel vous n’avez pourtant pas touché. C’est même visible par le fait que la pédale d’accélérateur commence à s’enfoncer «toute seule»!

Activitation de la force sexuelle ne signifie donc nullement activité sexuelle. L’instinct sexuel n’est que le rameau le plus inférieur de l’activité de la force sexuelle, laquelle est fondamentalement une force de formation. Utiliser sa force sexuelle au niveau le plus élevé n’a rien à voir avec l’activation de l’instinct sexuel. Car lorsque la force sexuelle est complètement utilisée pour des buts spirituels, elle n’est plus disponible pour alimenter l’instinct inférieur. De la même façon il est possible d’utiliser l’électricité pour des buts plus subtils, comme, par exemple, pour générer du magnétisme, ou pour des buts plus grossiers, comme, par exemple, juste de servir à générer de la chaleur en faisant rougir une résistance.


Rêves spirituels et rêves intellectuels

La nuit, pour le rêveur, il y a clairement deux sortes de rêves: Les rêves spirituels et les rêves intellectuels. Les rêves spirituels sont de véritables expériences vécues de l’esprit, pour lesquelles vaut le proverbe biblique: «Le Seigneur en donne autant aux Siens pendant leur sommeil!» (Psaume 127-2). Sous-entendu: «autant pendant la nuit que pendant le jour».


Les rêves spirituels

Les rêves spirituels sont, en fait, les vrais rêves. En ce sens, les rêves sont toujours positifs. C’est-à-dire bénéfiques. Ce sont le cas, par exemple, dans la Bible, des célèbres rêves de Joseph, le fils de Jacob, et des rêves du Pharaon relatifs aux sept vaches grasses et aux sept vaches maigres, de même qu’aux sept épis gras et beaux et aux sept épis maigres et brûlés, correctement interprétés par Joseph, ce qui lui valut de devenir «Tsaphnath Paenéach» (une sorte de premier ministre).

Le nom de Joseph est peut-être prédestiné à vivre de grands rêves, puisque c’est ainsi qu’un autre Joseph, l’époux de Marie et père adoptif de Jésus, expérimente, lui aussi, de puissants rêves spirituels, extrêmement utiles:

«Comme il [Joseph] y pensait, voici, un Ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit: Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec Toi Marie, Ta femme [2], car l'Enfant qu'elle a conçu vient du Saint Esprit.». (Matthieu I, 20)

«Lorsqu'ils (les Rois Mages) furent partis, voici, un Ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, et dit: Lève-Toi, prends le petit Enfant et Sa mère, fuis en Égypte, et reste-s-y jusqu'à ce que je Te parle; car Hérode cherchera le petit Enfant pour le faire périr.»  (Matthieu II, 13)

«Quand Hérode fut mort, voici, un Ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, en Égypte, et dit: Lève-Toi, prends le petit Enfant et Sa mère, et va dans le pays d'Israël, car ceux qui en voulaient à la vie du petit Enfant sont morts.» (Matthieu II, 19-20)

«Joseph se leva, prit le petit Enfant et Sa mère, et alla dans le pays d'Israël. Mais, ayant appris qu'Archélaüs régnait sur la Judée à la place d'Hérode, son père, il craignit de s'y rendre ; et, divinement averti en songe, il se retira dans le territoire de la Galilée.» (Matthieu II, 21-22).

C’est donc toujours par des songes ou des rêves que Joseph est averti de ce qu’il doit faire pour la protection du Divin Enfant.

Vers la fin de l’évangile de Matthieu, la femme de Piulate fait aussi un rêve l’incitant à mettre en garde son mari de ne pas se faire de karma en condamnant arbitrairement Jésus:

«Pendant qu'il [Pilate] était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu'il n'y ait rien entre Toi et ce Juste [Jésus]; car, aujourd'hui, j'ai beaucoup souffert en songe à cause de Lui.»  (Matthieu XXVII, 19).


Les rêves intellectuels

Mais, quantitativement parlant, la plupart des rêves sont, hélas, des rêves d’intellect. La Bible aussi nous en offre une illustration:

«Comme celui qui a faim rêve qu'il mange, puis s'éveille, l'estomac vide, Et comme celui qui a soif rêve qu'il boit, puis s'éveille, épuisé et languissant.» (Esaïe, XXIX, 8).

Il y est donc ici clairement référé à un monde d’illusions. Celui qui a faim et soif rêve qu’il assouvit sa faim et étanche sa soif, mais se réveille tout aussi affamé et assoiffé. C’est la même chose pour les dormeurs qui - ce qui est très fréquent! - rêvent qu’ils soulagent leur vessie réellement trop pleine, sans que, en réalité, cela procure un quelconque soulagement, puisque rêver de soulager sa vie n’est nullement la même chose que de réellement la soulager. Ce qui fait que les tentatives de soulagement en rêve se répètent, sans que jamais la sensation de vessie trop pleine ne disparaisse réellement. Jusqu’au moment où – les rêves illusoires n’ayant servi à rien si ce n’est à différer le moment du réveil qui, seul, permettra au corps physique de sortir du lit et de se diriger vers les toilettes dans le but de réellement soulager la vessie trop pleine. En de tels cas, l’on peut donc dire que la fonction du rêve est clairement ici de nous «faire prendre des vessies (le besoin réel de vidanger sa vessie) pour des lanternes (la satisfaction hallucinatoire, provoquée par le rêve, mais ne résolvant rien)»! à de tels «songes» s’applique indubitablement le proverbe: «Songes … mensonges

C’est ainsi que, toutes les nuits ou presque, les êtres humains vivent dans un monde d’illusions, dont seul le réveil est capable de les libérer. Certains rêves sont complètement spirituels et d’autres sont complètement intellectuels, sans rien de spirituel. Mais même lorsqu’il y a, à la base, une expérience spirituelle, le plus souvent, le rêve spirituel est, hélas!, en quelque sorte pollué par l’intellect! Nous en reparlerons un peu plus loin…


Les rêves dans l’Enseignement Universel

L’Enseignement Universel est donné par l’Instructeur des Mondes. L’on y trouve aussi un Enseignement sur les rêves.

Le plus souvent, le mot «rêve» y est associé au royaume de l’illusion. C’est, par exemple, le cas concernant le rêve d’une rédemption sans efforts personnels, effectuée par le Rédempteur à la place des pêcheurs:

«Toi, Chercheur sérieux, cependant, va, présente Toi devant cet Emblème d'une Gravité sacrée et efforce-Toi de comprendre Ton Rédempteur! Rejette le manteau douillet de la commodité, qui Te réchauffe si agréablement et Te procure ce bienheureux sentiment de sécurité confortable, qui Te fait somnoler jusqu'à la dernière heure terrestre, en laquelle Tu es alors brusquement arraché à Ton demi-sommeil, {Tu} Te détaches de Tes préjugés terrestres et Te trouves soudain face à la Vérité inaltérée. Alors Ton rêve est vite dissipé, {ce rêve} auquel Tu T'es cramponné, {et} avec lequel, dans la passivité, Tu as sombré.» (M14)

Les êtres humains faussement idéaux, aspirant à un idéal complètement déconnecté de la réalité (comme, par exemple, le communisme), sont aussi dans un monde de rêve chimérique et illusoire :

«Le véritable être humain aspirant-à-l'Idéal est donc reconnaissable à ce qu'il cherche à élever le terrestrement-existant, non pas dans le sens de l'intellect pour {obtenir} un accroissement et une puissance {supplémentaires}, mais pour l'Ennoblissement! Toutes ses idées, cependant, posséderont aussi la possibilité d'une réalisation terrestre, qui apporte avec elle un Profit pour l'être humain individuel, de même que pour la communauté, tandis que les seulement voulant-être-idéaux{, par contre,} se vautrent dans des idées, qui, au cours d'une vie terrestre saine, sont pratiquement impossibles à mettre en valeur, mais {les} en détournent, au contraire, {et les} entraînent dans un monde de rêve, qui {ap}porte (le) préjudice, de sorte que l'on néglige l'exploitation du présent pour {parvenir à} la Maturité de son esprit, que chaque être humain, au cours de son expérience-vécue du présent, doit former et développer.» (M33)

De même, l’être humain qui se plaint du combat existant dans la Nature rêve à un monde chimérique n’existant pas dans la réalité:

«Il [l’être humain] serait, depuis longtemps, tombé dans le paresseux sommeil de la fainéantise, auquel la pourriture doit {nécessairement} suivre, si ne se trouvait, par bonheur, encore, l'Instinct de Combat dans la Création, lequel le contraint à se mouvoir quand même ! {Voilà} déjà longtemps, autrement, {qu'}il serait arrivé à la prétention {de dire} que Dieu, par Sa Création, pour lui, doit Se soucier, {tout} comme dans le rêve du Pays de Cocagne. Et si, pour cela, il exprime son merci dans une prière dépourvue d'esprit, alors c'est, pour son Dieu, surabondamment récompensé, il en est tant, en effet, qui ne Le remercient même, pour cela, pas du tout!» (M76)

Le «Pays de Cocagne» n’existe, tout simplement, heureusement pas, car, du fait qu’il n’inciterait nullement à la vigilance mais uniquement au relâchement, ce serait un monde de totale régression pour l’esprit.

C’est aussi ce que confirme ce Passage:

«Cela résonne, à plus d'un, étrange{ment}, lorsque je décris le Processus objectivement, parce que l'{aspect }Imagé flatte sa présomption ainsi que l'amour-propre. Il préfère être dans son monde de rêve; car là il prête l'oreille à {quelque chose de} beaucoup plus beau, il s'y croit lui-même beaucoup plus qu'il {n'}est réellement. En outre, il commet, ensuite, la faute de ne pas vouloir y voir l'{aspect }Objectif, il s'en va planer dans le fantastique, perd ainsi le Chemin et son Appui, et est épouvanté, peut-être même indigné, lorsque, à lui, maintenant, en toute Simplicité et sobrement, je montre comment la Création est et ce que, véritablement, il y joue comme rôle. C'est, pour lui, une transition comme celle du petit enfant, qui, entre les mains tendres d'une mère ou grand-mère, l'œil brillant et (avec) les joues brûlantes d'enthousiasme, pouvait, comblé, écouter des contes {merveilleux}, pour, ensuite, finalement voir le monde et les êtres humains {tels qu'ils sont} dans la réalité  (M84)

À un moment donné il faut revenir au monde … réel et voir la réalité comme elle est! C’est confirmé, dans le même Exposé, encore un peu plus loin:

«Le temps du rêve est passé. La Parole apporte le Jugement. Elle sépare les esprits humains autoactivement en fonction de la diversité de leur{s} conception{s}. Cet Événement est, maintenant, de nouveau, si simple et {si} naturel qu'il sera, pour le plus grand nombre des êtres humains, {beaucoup} trop simple, de sorte que, de nouveau, ils n'y reconnaîtront pas le grand et puissant Jugement qui, ainsi, se met en place.»  (M84)

Cela requiert des devoirs d’éducation:

«Naturellement, il ne faut pas, à chaque rêve ou désir d'un enfant, que les parents cèdent. Cela ne serait pas {l'}accomplissement de leur Devoir de parents. Mais le plus sérieux Examen est exigé, qui, jamais, ne doit être terrestrement unilatéral! {C'est} précisément cet Examen, mais dans un genre désintéressé, {qui n'}est {que} rarement ou pas du tout, par les parents, pratiqué.»  (C5 – «Tu ne dois pas tuer!»)

Plus tard, il est encore revenu sur l’illusion de la fausse rédemption:

«Comme ils s'égarent, ces croyants présomptueux qui, depuis si longtemps déjà, pensent au Royaume de Dieu sur Terre avec de délicieux frissons, fièrement conscients d'être autorisés à en jouir en leur qualité d'enfants élus de Dieu, parce que, selon leur opinion, ils croient en leur Sauveur, Qui est mort pour eux et S'est ainsi chargé de leurs péchés. Comme un enfant sage s'habitue très souvent à être récompensé par une sucrerie, c'est ainsi qu'ils s'attendent à la Venue de ce Royaume de Dieu ici sur Terre. Un rêve sucré plane devant eux, à la pensée d'une tranquille sécurité, sous la Garde fidèle de Dieu, Qui, heureux de les voir croire en Lui, les inonde de Son Amour ! Qui les récompense ainsi, parce qu'ils ont ouvertement confessé leur foi en Lui et n'ont jamais eu honte de Lui devant les êtres humains. Quel indicible orgueil repose dans cette conception!»  (R1-31)

Ce rêve de Salut sans réels efforts spirituels est un véritable opium:

«Et quant à celui qui a déjà reçu la Parole et ne cherche pas, de toute sa force, à la façonner en lui-même pour la porter à la Vie, il rêve, dans l'illusion de posséder avec certitude ma Parole, tout en demeurant inactif et mou, ainsi que le font tant de fidèles croyants des églises, en une pernicieuse habitude, et cela l'atteint avec la même Puissance inamoindrie.»  (R1-40)

Cette fausse nostalgie est un véritable narcotique:

«Placez-vous donc une fois dans la situation d'un nostalgique de ce genre. Selon les circonstances un désir naît pour quelque chose qu'à ce moment-là il ne peut posséder ou ne peut réaliser lui-même. Dans son mécontentement à l'égard du présent, il donne maintenant libre cours à un tel désir, même s'il ne peut s'abandonner à son beau rêve que durant son temps libre, ou même si, pour sa satisfaction ou pour sa griserie, il ne peut le faire qu'en des jouissances imaginaires, ainsi que des mirages qui demeurent hors d'atteinte, en ce qui concerne l'apaisement de sa colère, ou même seulement pour diminuer son mécontentement. Des jeux de pensée de ce genre, qui, au début, ne sont souvent que des auto-divertissements destinés à remplir le temps, trouvent alors bientôt, en se renforçant toujours plus, une liaison avec des genres-semblables errant autour, pour finalement s'assembler à des centrales de formes-pensées similaires et en recevoir un afflux, de manière insoupçonnée.»

Il s'agit ici presque toujours seulement de souhaits qui concernent la seule réalisation de désirs tout à fait personnels et qui sont de genre purement terrestre.»  («La Voix» - 5)

L’Abandon à la Volonté Divine est le juste Chemin, qui s’oppose au monde des rêves.

«Seul "l'Abandon-de-soi-même", correctement saisi, constitue un pas que beaucoup d'esprits humains croient bien avoir fait, mais ... ceci ne vit que dans leur imagination. L'Abandon-de-soi-même n'est absolument pas une dissolution de soi-même ou l'entrée dans un Nirvana de rêve pensé à l'orientale, mais c'est la Vivacité, pleinement consciente de soi-même, la plus forte, que l'on puisse imaginer, le plus haut Degré de l'Activité personnelle. Quelque chose de tout, tout à fait différent de ce que se représentent les esprits humains commodes.» (R.-Q. 92)

De même se trouve aussi dénoncé le faux rêve de l’égalitarisme forcené:

«Le Bonheur, pour les êtres humains, ne repose pas dans l'égalité terrestre, ainsi que c'était le rêve de beaucoup. L'égalité peut uniquement provenir de la même maturité d'âme. De rien d'autre ! Là où cette égalité absolue de maturité d'âme n'existe pas, là ne peut jamais, non plus, y avoir une égalité dans les conditions extérieures!» (AID – 30)

Le rêve d’un pardon arbitraire des fautes est clairement dénoncé:

«Arrachez-vous à ce rêve d'un Amour de Dieu qui, sur votre requête, vous pardonnerait arbitrairement vos fautes, celles dont vous vous êtes chargés par la non-observance de Ses Saintes Lois. Mettez-vous au travail sans tarder et efforcez-vous de sauver ce qui peut encore être sauvé en vous.» (AID – 47)

Ce rapide tour d’horizon nous permet de voir que, dans l’Enseignement Universel, le mot «rêve» est, le plus souvent associé à l’illusion.


Les vrais rêves

Heureusement, ce n’est pas toujours le cas. Naturellement l’Enseignement Universel parle aussi des vrais rêves, les rêves clairs, les rêves d’Intuition.

Déjà, la sublime Notion du Graal - quoique ensuite aussi terrestrisée par l’intellect - est descendue sur la Terre aussi avec le concours des rêves:

«(…) les hautes Inspirations et les Images de Rêve des Poètes ont été, du fait de la collaboration de l'intellect lors de la transmission, trop fortement rendues terrestres.» (M44)

Plus loin dans l’Enseignement est ensuite expliqué pourquoi un entourage plus léger permet au Noyau spirituel d’expérimenter davantage et plus rapidement:

«Plus, maintenant, un esprit humain obtient, à partir de son corps, à travers un entourage plus léger, moins dense, la possibilité d'un ressenti(r) vivant, d'autant plus il sera capable de vivre {des expériences} en lui-même, de sorte qu'il puisse accueillir, dans le {laps de} temps d'un jour terrestre, dans son entourage, bien plus d'expériences-vécues qu'un être humain de la Terre, avec son cerveau plus dense, dans son entourage plus lourd et ainsi plus fermement enclos. Selon le genre de la perméabilité, donc selon le genre plus léger, plus lumineux de l’entourage, un esprit humain est capable, dans le {laps de} temps d'un jour terrestre, de vivre alors d'expérience autant qu'en une année terrestre, du fait d'une réception plus légère, {et,} dans le Royaume Spirituel lui-même, {il peut même,} dans le {laps de} temps d'un jour terrestre, {vivre d'expérience} autant qu'en mille années terrestres!»

C'est pourquoi il est dit: "Là, Mille ans sont autant qu'un Jour.". Donc à cause de la Richesse de l'Expérience vécue, dont l'accroissement se règle en fonction de la maturité croissante de l'esprit humain.»

Et quel est le rapport avec les rêves?, demandera peut-être alors le lecteur? C’est juste la suite qui nous l’indique:

«L'être humain peut le mieux se représenter cela s'il pense à ses rêves! Là, il peut, souvent, en une seule minute de temps terrestre, ressentir de bout en bout une vie humaine entière, en esprit réellement {la} vivre ! Il vit ainsi d'expérience les choses les plus joyeuses comme les plus douloureuses, rit et pleure, expérimente sa vieillesse, et a, pour cela, pourtant, seulement utilisé le temps d'une seule minute. Dans le cours de la vie terrestre elle-même, il aurait eu besoin, pour cette même expérience vécue, de nombreuses dizaines d'années, parce que le temps et l'espace de l'expérience vécue terrestre sont trop étroitement limités et que, de ce fait, chaque marche particulière progresse plus lentement.»

Dans le vrai rêve, le relâchement existant, au cours du sommeil, entre l’âme et le corps permet donc à l’esprit de vivre d’authentiques expériences spirituelles en un temps comparativement très court à celui requis par les mêmes expériences vécues dans le cours pesant de la densité terrestre.

C’est d’ailleurs confirmé juste ensuite:

«Et de même que l'être humain, sur Terre, ne peut qu'en rêve vivre aussi rapidement, parce qu'en l'occurrence, de l'esprit, par le sommeil, l'entrave {résultant} du cerveau est partiellement (en)levée, de même se tient-il, dans les Parties Cosmiques plus lumineuses, en tant qu'esprit {n'étant} plus aussi fortement enchaîné et, plus tard, {même} tout à fait libre, toujours dans cette vie d'expérience animée et rapide. Il n'a besoin, pour l'effective expérience vécue de mille années terrestres, de pas plus de temps qu'un {seul} Jour!»  (M85)

Le vrai rêve dont nous parlons ici est appelé «rêve clair» dans l’Enseignement Universel:

«Les êtres humains de la Terre vivent, pourtant, continuellement, suffisamment {d'expériences} pour pouvoir, rien qu'avec quelque réflexion, facilement se représenter les Faits réels. Qui {donc}, par exemple, n'a encore jamais vécu un rêve clair, au cours duquel le corps gros-matériel, en qualité de participant, coopère gros-matériellement ? Il frappe autour de lui, ou pleure, sanglote et crie, gémit et parle, tandis que le rêve, la véritable expérience vécue, vision et sensation, n'est absolument pas de genre gros-matériel, mais, au contraire, {de genre} beaucoup plus délicat et plus fin que la matière plus fine qui entra en considération, pour le Corps transfiguré du Fils de Dieu, avec  Thomas l'incrédule.»  (R.-Q. 131)

De cela l’on peut probablement conclure que les vrais rêves sont de genre de matière fine fine ou absolue. Alors que le corps fin-matériel avec lequel Jésus, après Sa mort terrestre, est apparu aux Apôtres dont Thomas Didyme, est du genre fin-matériel le plus extérieur, donc {le plus} grossier.

«Et pourtant, l'être humain, au cours de l'expérience vécue en rêve, est parfaitement convaincu qu'il s'agit du genre gros-matériel, c'est seulement lors du réveil que lui vient alors la reconnaissance qu'il en était autrement, bien qu'il puisse encore trouver {en arrivant du sommeil} des preuves gros-matérielles dans les larmes et le reste.»  (R.-Q. 131)

C’est, effectivement, le principe du rêve: L’on croit se trouver dans la matière grossière la plus lourde et l’on se tient dans un autre genre de matière nettement plus léger, ce qui, dans la plupart des cas, même s’il y a un indubitable relâchement de la liaison, n’empêche nullement l’âme de continuellement à se trouver dans son corps terrestre.


Conclusion – Faut-il rêver ou ne faut-il pas rêver?

Nous avons donc les vrais rêves - qui se vivent généralement la nuit, lors du sommeil – et qui sont des expériences vécues de l’esprit, et les faux rêves qui ne sont que des rêveries de l’intellect issus non de l’Intuition spirituelle mais de l’imagination intellectuelle.

Si les premiers sont très bénéfiques, les seconds sont très négatifs, car ils arrachent les êtres humains à la réalité pour les faire ensuite courir après des chimères, ce qui peut parfois les emmener très loin dans les mondes de l’illusion… à ceux-là - mais pas aux «rêveurs sacrés», les vrais poètes, ainsi que les désignait Victor Hugo! - il convient de dire: «Cesse{z} de rêver!».



[1] Lequel n’existe plus sur les nouveaux modèles électroniquement gérés!

[2] Dans le contexte, il semble que Joseph et Marie n’étaient encore alors que fiancés.