"Ceci est Ma Chair, Ceci est Mon Sang!"

Cette Parole de Jésus, le Christ, a fait couler beaucoup d'encre... Dans l'enseignement catholique, en particulier, on l'a interprétée de manière très littérale, ce qui a conduit au dogme de la 'transsubstantiation", une manière de dire que la Chair du corps terrestre de Jésus est littéralement devenue du Pain et Son Sang du Vin., autrement dit que le Pain et le Vin consacrés par les prêtres sont réellement le Corps et le Sang de Jésus.

Pourtant, tous les lecteurs des Evangiles savent que Jésus S'est très souvent exprimé en Paraboles, lesquelles appartiennent au Monde de la Symbolique et, pour être correctement comprises, ne peuvent être littéralement considérées mais, tout au contraire, requièrent toujours une interprétation correcte. Il y a ici un clair processus de pensée à développer...

«Je suis la Pain de Vie. Celui qui vient à Moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en Moi n'aura jamais soif.» (Evangile de Jean, chapitre VI, verset 35)

«Je suis la Lumière du Monde; celui qui Me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la Lumière de la Vie.» (Evangile de Jean, chapitre VI, verset 35)

Lorsque, lors de la dernière Cène, attablé avec Ses Apôtres, tenant dans Ses Mains, pour les bénir, le Pain et le Vin du dernier Repas, Jésus, Qui a dit: "Je suis le Pain de Vie", les consacre avec ces Paroles "Ceci est Mon Corps; Ceci est Mon Sang!" et qu'Il invite ensuite Ses Apôtres à en prendre un morceau et une gorgée et à les manger et boire, il s'agit d'une circonstance tout à fait particulière.

D'après l'Evangile (Matthieu XIV, Marc VI), en effet, Jésus a dit:

«"Vraiment, je vous l'assure: ce n'est pas Moïse qui vous a donné le Pain venu du Ciel, c'est Mon Père Qui vous donne le Pain du Ciel, le vrai Pain.

Car le Pain qui vient de Dieu, c'est Celui Qui descend du Ciel et Qui donne la Vie au Monde."

- "Seigneur", dirent-ils alors, "donne-nous toujours de ce Pain-là".

Et Jésus répondit:

- "Je suis le Pain qui donne la Vie. Celui qui vient à Moi n'aura plus jamais faim, celui qui croit en Moi n'aura plus jamais soif. Mais Je vous l'ai déjà dit: vous avez vu, et vous ne croyez pas. Tous ceux que le Père Me donne viendront à Moi, et Je ne repousserai pas celui qui vient à Moi.

Car si Je suis descendu du Ciel, ce n'est pas pour faire ce qui Me plaît, mais pour accomplir la Volonté de Celui Qui M'a envoyé. Or, Celui Qui M'a envoyé veut que Je ne perde aucun de ceux qu'Il m'a donnés, mais que Je les ressuscite au dernier Jour.

Oui, telle est la Volonté de Mon Père: Que tous ceux qui tournent leurs regards vers le Fils et qui croient en Lui, possèdent la Vie éternelle, et Moi, Je les ressusciterai au dernier Jour."

Alors les gens se mirent à murmurer contre Lui, parce qu'Il avait dit: «Je suis le Pain descendu du Ciel».

Ils disaient:

- "Voyons, n'est-ce pas Jésus, le fils de Joseph? Nous connaissons bien son père et sa mère! Comment peut-il prétendre qu'il est descendu du Ciel?"

Jésus leur dit :

- "Cessez donc de murmurer ainsi entre vous! Personne ne peut venir à Moi si le Père Qui M'a envoyé ne l'attire, et Moi, Je le ressusciterai au dernier Jour. Dans les Ecrits des Prophètes, vous pouvez lire cette Parole: Dieu les instruira tous. Tout homme qui écoute la Voix du Père et qui se laisse instruire par Lui vient à Moi.

Personne n'a jamais vu le Père, sauf Celui Qui est venu d'auprès de Dieu. Lui, Il a vu le Père. Vraiment, Je vous l'assure: celui qui croit a la Vie éternelle, car Je suis le Pain qui donne la Vie.

Vos ancêtres ont bien mangé la manne dans le désert et cela ne les a pas empêchés de mourir. Mais c'est ici le Pain qui descend du Ciel: celui qui en mange ne mourra pas.

Je suis le Pain Vivant descendu du Ciel: Si quelqu'un mange de ce Pain-là, il vivra éternellement.

Le Pain que Je donnerai pour que le Monde vive, c'est mon propre corps."

À ces mots, les Juifs se mirent à discuter vivement entre eux, disant:

- "Comment cet homme pourrait-il nous donner son corps à manger?"

Alors Jésus leur dit:

- "Oui, vraiment, Je vous l'assure: Si vous ne mangez pas la Chair du Fils de Dieu et si vous ne buvez pas Son Sang, vous n'aurez point la Vie en vous.

Celui qui se nourrit de Ma Chair et qui boit Mon Sang a la Vie éternelle, et Je le ressusciterai au dernier jour. Car Ma Chair est vraiment une Nourriture et Mon Sang est vraiment un Breuvage.

Celui qui mange Ma Chair et boit Mon Sang demeure en Moi, et Moi en lui.

Le Père Qui M'a envoyé a la Vie en Lui-même, et c'est Lui qui Me fait vivre; ainsi, celui qui se nourrit de Moi vivra, lui aussi, par Moi.

C'est ici le Pain descendu du Ciel. Il n'est pas comme celui que vos ancêtres ont mangé; eux, ils sont morts; mais celui qui mange ce Pain-ci vivra pour toujours."

Voilà ce que déclara Jésus lorsqu'Il enseigna dans la synagogue de Capernaüm.

Après L'avoir entendu, plusieurs de Ses Disciples dirent:

- "Ce langage est bien difficile à accepter! Qui peut continuer à L'écouter?".

Jésus savait fort bien quels murmures Ses Paroles avaient soulevés parmi eux. C'est pourquoi Il leur dit:

- "Cela vous choque-t-il? Et si vous voyez le Fils de Dieu remonter là où Il était auparavant? C'est l'Esprit Qui donne la Vie; l'être humain n'aboutit à rien par lui-même.

Les Paroles que Je vous ai dites sont Esprit et Vie.

Hélas, il y en a, parmi vous, qui ne croient pas."

En effet, dès le début, Jésus savait quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui allait le trahir.

Aussi ajouta-t-Il:

- "C'est bien pour cela que Je vous ai dit: Personne ne peut venir à Moi si cela ne lui est accordé par le Père."

À partir de ce moment-là, beaucoup de Ses disciples L'abandonnèrent et cessèrent de L'accompagner.

Alors Jésus, Se tournant vers les Douze, leur demanda:

- "Et vous, ne voulez-vous pas aussi partir?"

Mais Simon Pierre Lui répondit:

- "Seigneur, vers qui irions-nous? Tu as les Paroles de la Vie éternelle".

Nous, nous avons mis toute notre confiance en Toi et nous savons que Tu es le Saint, envoyé de Dieu.»

Les Paroles ici prononcées par Jésus - le Pain de Vie - sont donc très, très claires.

Lors de la Cène, Jésus, rappelant ainsi Ses Paroles antérieures, montre, tout d'abord, le Pain, qu'Il tient dans Ses mains, à Ses Apôtres en leur disant: "Ceci est Mon Corps. Prenez et mangez-en tous". Les Apôtres savent bien que ce que Jésus tient dans Ses mains ce n'est pas littéralement un morceau de Son corps terrestre mais que c'est bien du Pain! Il n'y a donc aucune ambiguïté; à cet égard le sens de Ses Paroles ne peut pas être littéral; il ne peut être que symbolique. Par contre, par la Consécration ce pain ordinaire devient, lui aussi, un Pain de Vie!

Jésus, le Verbe Divin, invite donc Ses Apôtres à manger un Pain consacré par Lui, un Pain dont Il dit: "Prenez et mangez.; Ceci (= ce Pain) est Mon Corps"! Semblablement, à propos du Vin également consacré par Lui dans la Coupe, Il dit ensuite: "Prenez et buvez; Ceci (= ce Vin) est Mon Sang"! Que veut-Il dire par là? Il y a deux aspects à cet Acte. Le premier aspect concerne l'Acte lui-même; le deuxième aspect concerne sa signification.

Le premier aspect est qu'il s'agit d'un Acte rituel: Les Apôtres sont invités à manger un Pain consacré. Ce Pain est, pour eux, du "Pain béni". S'ils l'accueillent en eux, spirituellement et terrestrement de la bonne manière, c'est-à-dire avec toute l'ouverture et l'humilité nécessaires, il ne peut, spirituellement et terrestrement, que leur être profitable à tous points de vue!

Jésus aurait pu seulement inviter Ses Apôtres à manger un Pain consacré par Lui et à boire un Vin consacré par Lui. Cela aurait déjà été quelque chose de tout à fait extra-ordinaire, mais Il va plus loin - beaucoup plus loin - en affirmant que le Pain et le Vin consacrés par Lui sont Sa Chair et Son Sang! Et c'est bien cela le plus extra-ordinaire dans ce que l'on appelle la Cène.

Le deuxième aspect concerne, en effet, fondamentalement, la signification de la Parole: "Ceci est Ma Chair". Pourquoi Jésus veut-Il donner Sa "Chair" à manger à Ses Apôtres? Veut-Il les inciter au cannibalisme? C'est en ce sens que Voltaire railla la croyance catholique, car si l'on veut dire ou croire que l'hostie (mot signifiant: "victime expiatoire") utilisée dans les églises n'est pas seulement symboliquement mais est réellement la Chair du Corps de Jésus , alors, oui, l'eucharistie, ce serait du cannibalisme!

Est-il possible de considérer la Chose autrement? Que nous rappelle le mot "Chair" relativement à Jésus? Outre toutes les Paroles rapportées par Matthieu et Marc déjà citées plus haut, notamment aussi ces Paroles: "Et le Verbe S'est fait Chair et Il a habité parmi nous". Le Verbe - en grec le Logos - c'est la Parole. Et cette Phrase est, cette fois, extraite du Prologue de l'Evangile de Jean

"Au Commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était en Dieu au Commencement. Il a tout fait et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans Lui. En Lui était la Vie et la Vie était la Lumière des êtres humains et la Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas comprise. Il y eut un homme envoyé par Dieu, du nom de Jean. Il vint en Témoin pour rendre témoignage à la Lumière afin que tous croient par lui. Il n'était pas la Lumière mais il vint rendre témoignage de la Lumière. Le Verbe était la vraie Lumière Qui éclaire tout être humain venant en ce monde. Il était dans le monde et le monde s'est fait par Lui et le monde ne L'a pas connu. Il est venu chez les Siens et les Siens ne L'ont pas reçu. Mais tous ceux qui L'ont reçu, Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en Son Nom, qui ne sont pas nés du sang, de la volonté de la chair et de l'homme, mais de Dieu. Et le Verbe S'est Fait Chair et Il a habité parmi nous: et nous avons vu Sa Gloire pleine de Grâce et de Vérité (...)."

Jésus de Nazareth était donc Lui-même le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu Incarnée sur Terre, c'est-à-dire la Parole Divine devenue Chair & Sang. De façon toute naturelle, là est donc la Clef de la compréhension correcte de cette Parole: "Ceci est Ma Chair; Ceci est Mon Sang"! En Jésus la Parole de Dieu est Incarnée. Le mot "Incarné(e)" signifie précisément "dans la Chair".

Jésus - la Parole Incarnée -, par l'Acte de la Cène, nous fait très clairement comprendre - mais d'une manière que seul notre esprit (et non notre intellect) peut percevoir - que la Parole Divine qu'Il est Lui-même doit aussi, à travers l'assimilation (c'est-à-dire par le fait de La rendre semblable à nous, et donc surtout nous à Elle) de cette Parole en nous-mêmes, devenir notre propre chair et notre propre sang!

Or, lorsque nous mangeons du pain et buvons du vin, c'est précisément ce qui se passe!: Le pain et le vin, par le processus de la digestion, deviennent notre chair et notre sang. Par la Cène Jésus - Lui Qui, cette fois au sens littéral, est la Parole, la Parole Incarnée, donc Elle-même devenue Chair et Sang - Se donne ainsi Lui-même comme Nourriture et comme Boisson pour notre esprit, en même temps que le Pain et le Vin terrestres consacrés nous sont donnés comme Nourriture et Breuvage pour notre corps!

L'assimilation de la Parole Divine se fait, pour nous, par l'accueil et la digestion de la Parole Divine en nous-mêmes afin de lui faire en nous-mêmes toute la place qu'Elle mérite! L'Ecoute attentive de la Sainte Parole et la volonté de nous L'approprier et de La vivre sont ce qui nous rend possible l'assimilation de la Parole de Dieu. Pour que cette Parole, antérieurement perdue pour nous, arrive jusqu'à nous Jésus est descendu jusque sur Terre afin de nous L'apporter.

Il faut, toutefois, que ce Processus de Descente et d'Incarnation de la Parole Divine aille jusqu'à son terme, jusque dans la matière la plus grossière et la plus lourde, et c'est pourquoi Jésus, par Ses Paroles de Consécration du Pain et du Vin, ancre Sa Parole jusque dans les supports terrestres que sont le Pain et le Vin. De ce fait, la Parole Divine, ancrée dans le Pain et le Vin, peut, sous Ses deux aspects, solide et liquide, à travers notre corps, terrestrement pénétrer jusqu'à nous, esprits eux-mêmes incarnés dans un corps de chair et de sang!

Ainsi, grâce à l'Unité vibratoire ainsi instaurée, se trouve abolie la barrière autrement existante entre ce que nous vivons terrestrement et ce que nous vivons spirituellement. Nous pouvons simultanément, totalement, terrestrement et spirituellement, accueillir en nous la Parole Divine, en tant que Chair (le corps) et en tant que Sang (l'esprit).

Le Pain est consacré et bénéficie principalement à notre corps, mais le Vin, en tant que spiritueux et support liquide capable de recevoir l'Information de la Parole, est destiné à modifier l'irradiation de notre sang, point de jonction entre l'esprit et le corps, de sorte que, dans la conscience terrestre aussi, nous soyons tout particulièrement spirituellement ouverts et réceptifs à la Parole Divine, véritables Nourriture et Boisson de notre esprit.

Ainsi la Parole Divine Incarnée en Jésus ne nous arrive pas seulement par En Haut (l'esprit) mais aussi par en bas (le corps). C'est ainsi que la Cène et sa répétition en des Instants particulièrement solennels (la pratique trop fréquente et donc routinière de la "communion" ne peut apporter aucun Bénéfice spirituel!) sont de nature à fournir à notre esprit le tonique Viatique dont il a particulièrement besoin au cours de ses pérégrinations dans la matière, dans le But de remonter au Paradis, d'où il vient...

Demander et accepter de recevoir le Pain et le Vin consacrés avec les Paroles de Jésus signifie donc une totale ouverture vis-à-vis de la Parole Divine apportée par Jésus et la ferme volonté de La vivre (sinon, cela ne pourrait être qu'une grave hypocrisie!). Cela doit absolument aller de pair si cela doit apporter un Profit spirituel à l'être humain! Alors, la Bénédiction apportée par la réception consciente de la Cène - Chair et Sang de Jésus-Christ, la Parole de Dieu Elle-même devenue Chair et Sang - sera effective et maximale!

Recevoir la Cène - Pain et Vin consacrés -, c'est recevoir en soi la Parole Vivante de Dieu - Chair et Sang de Son Fils - pour que, par l'assimilation, cette Chair et ce Sang deviennent, à leur tour, notre chair et notre sang et qu'en un harmonieux Flux cyclique, le Courant de la Force apportée par la Parole, après nous avoir investis, du terrestre puisse ensuite remonter jusqu'à la Source...